Bulletin N°33

Bases génétiques de la variabilité cognitive liée à l'âge dans la cohorte NIHR « BioRessource, gènes et cognition » - Nature Medicine – Mai 2024

Md Shafiqur Rahman et al.

Dans cette étude, le profil cognitif de 21 051 personnes âgées de 17 à 85 ans a été évalué dans le cadre de la cohorte anglaise « Gènes et Cognition » pilotée par le NIHR (National Institute for Health and Care Research). De manière surprenante, lorsqu'il est étudié à grande échelle, le génotype APOE présente un impact négligeable sur les performances cognitives. De plus, différents pans de la cognition sont associés à des architectures génétiques distinctes, liées essentiellement à l’activation microgliale région-spécifique et au métabolisme du glycogène. Ainsi, les loci associés à la cognition et au déclin cognitif lié à l'âge sont distincts des loci associés au risque de démence.

L'innervation nociceptive de la rate favorise la réponse des centres germinatifs et l’immunité humorale – Cell – Mai 2024

Min Wu et al.

Cet article montre chez la souris que de nombreuses fibres nerveuses nociceptives innervent la rate, le long des vaisseaux sanguins et dans les zones riches en cellules B. Les nocicepteurs innervant la rate proviennent principalement des ganglions rachidiens dorsaux (DRG = « dorsal root ganglion») gauches localisés en regard des vertèbres thoraciques T8 à T13. Dans un contexte de stimulation antigénique, on observe une activation de ces nocicepteurs via l'accumulation splénique de prostaglandine E2 (PGE2) conduisant en retour à la libération de CGRP. Le CGRP agit directement sur les cellules B via son récepteur CALCRL RAMP1 par la voie de signalisation de l’AMP cyclique (cAMP). L'activation des nocicepteurs via l’ingestion de capsaïcine renforce la réponse des centres germinatifs spléniques et la réponse immune humorale dirigée contre le virus de la grippe. Ces résultats suggèrent que cibler le système nerveux nociceptif permettrait d’améliorer les défenses de l'hôte.

L’expression neuronale des gènes antiviraux de réponse à l’interféron de type I favorise la résolution de la douleur chez la souris : rôle inducteur de STING - Journal of Clinical Investigation – Mai 2024

Manon Defaye et al.

Dans cet article, les auteurs montrent que l'inflammation active la molécule STING dans les neurones nocicepteurs des ganglions rachidiens dorsaux. Plus spécifiquement, l'activation neuronale de STING déclenche la voie de signalisation TBK1 et déclenche une réponse IFN-β qui autorise la résolution de la douleur. Chez les souris exprimant dans leurs neurones nocicepteurs une mutation gain-de-fonction de STING, on observe une signature génomique de type réponse antivirale à l’IFN de type I. Cette réponse génomique s’accompagne d’une réduction de l'excitabilité des nocicepteurs et d’une atténuation de l'hyperalgésie inflammatoire via une régulation de KChIP1-Kv4.3.

Les cellules gliales NG2 protègent de la neurotoxicité induite par la protéine prion en inhibant les interactions microglie-neurone médiées par la prostaglandine E2 - Nature Neuroscience – Mai 2024

Yingjun Liu et al.

Les auteurs de cet article rapportent que les cellules gliales exprimant le marqueur NG2 (cellules NG2) sont activées lors d’une infection cérébrale par le prion chez la souris. Ces résultats sont observés dans deux modèles expérimentaux distincts où l’infection est pratiquée soit in vivo, soit sur des tranches organotypiques de cervelet.  Dans ces deux modèles, la déplétion en cellules NG2 stimule la synthèse microgliale de prostaglandine E2 (PGE2) qui, en se liant au récepteur EP4 neuronal, amplifie le processus neurotoxique induit par la protéine prion. Dans ces conditions expérimentales, l’inhibition pharmacologique ou génétique de la synthèse de PGE2 atténue la neurodégénérescence induite par le prion.

La communication astrocytes-microglie via Sema4B-Plexin-B2 module l’activation microgliale induite par une lésion cérébrale - PNAS – Avril 2024

Natania Casden et al.

Des travaux antérieurs ont montré que, dans le cerveau, la molécule transmembranaire Semaphorine 4B (Sema4B) est principalement exprimée par les astrocytes corticaux et joue un rôle essentiel dans la mort cellulaire neuronale induite par une lésion traumatique. Dans cet article, les auteurs montrent que dans un modèle expérimental de lésion traumatique corticale, l'expression des cytokines est atténuée chez les souris Sema4B−/− et la réactivité des cellules microgliales/macrophagiques est modifiée. Des résultats similaires sont obtenus dans des modèles in vitro comparant des co-cultures microglie-astrocytes Sema4B+/+ versus microglie-astrocytes Sema4B−/−. Ces expériences in vitro indiquent par ailleurs que Plexin-B2 est le récepteur microglial de Sema4B. Conformément à ces résultats, le KO microglial de Plexin-B2−/− réduit la réactivité microgliale/macrophagique et la mort cellulaire neuronale après une lésion traumatique corticale. Enfin, chez les souris double hétérozygotes Sema4B/Plexin-B2, la réactivité microgliale/macrophagique est également réduite dans ce modèle, démontrant que Sema4B et Plexin-B2 font partie de la même voie de signalisation.

Les brèves du Bulletin N°33

 

Article N°1

Jian Zhong et al.

Rôles distincts de TREM2 dans les cancers du système nerveux central et les cancers périphériques.

Cancer Cell – Mai 2024

 

Article N°2

Yong Huang et al.

La régulation par la Plexine-B1 de la distance cellulaire dans les réseaux gliaux péri-plaques affecte l'activation gliale et la compaction des plaques amyloïdes dans la maladie d'Alzheimer.

Nature Neuroscience– Mai 2024

 

Article N°3

Marcel S. Woo et al.

Article de revue – Neuropathobiologie de la sclérose en plaques.

Nature Reviews Neuroscience – Mai 2024

 

Article N°4

Archie A. Khan et al.

Une chimiothérapie trypanocide permet la régénérescence du système nerveux entérique et une guérison fonctionnelle dans un modèle expérimental de maladie de Chagas digestive.

Nature Communications – Mai 2024

 

Article N°5

I-Na Lu et al.

Identification de mécanismes de cytotoxicité à médiation cellulaire dans le LCR et le parenchyme cérébral de patients atteints d’amyotrophie spinale. Absence d’effet du traitement par nusinersen.

Nature Communications – Mai 2024